Prototype de mur en paille

23.05.23 - 006


Le prototype final. L’enduit terre doit sécher quelques semaines avant une dernière couche de finition (rebuiLT 2023)


Les 12 et 13 mai derniers, dans le cadre de la démarche participative et durable de rebuiLT, un prototype de mur de paille a été érigé avec succès à l'école du Pontet dans le cadre d’un workshop étudiant. Cette initiative avait pour objectif d'étudier concrètement la construction d'un mur en paille afin d'améliorer les plans actuels et de se préparer au mieux pour le chantier de construction du pavillon prévu cet été.

Comment se construit le mur en paille du prototype ?

La construction du mur en paille se déroule en plusieurs étapes bien définies. Tout d'abord, une sous structure en bois est installé au sol, sur lequel sont placées des sangles d’arrimage pouvant être mises en tension. Pour la construction dans le pavillon, cette étape se fera sur la partie inférieure des éléments en béton remployés. Les bottes de paille sont ensuite disposées en quinconce et renforcées au centre par des tiges verticales pour maintenir les différentes couches. Une fois toutes les bottes en place, des supports en bois sont ajoutés au sommet. Les sangles sont appuyées sur ces supports et serrées afin de compresser les bottes de paille en un bloc monolithique. Pour les ouvertures, les bottes de paille sont découpées à la taille requise et placées entre des montants en bois. En ce qui concerne la liaison avec le toit en pente, des panneaux inclinés sont installés au-dessus des murs et remplis d’isolation. Enfin, une première couche d’enduit en terre liquide est appliquée, appelée un gobetis, afin de préparer la surface du mur en paille. Puis, des couches plus consistantes sont superposées après une nuit de séchage. L’enduit est composé de sable, de paille et de terre argileuse en proportion égale et mélangé avec de l’eau dans une bétonneuse afin d’en créer une pâte qui s’applique à la truelle ou tout simplement à la main. Le prototype devra par la suite sécher quelques semaines avant d’y appliquer une couche de finition pour le protéger des intempéries.

Comment s’est déroulée la construction du prototype ?

La construction de ce prototype a été réalisée par des étudiant.es de l'EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne) sur une durée de trois jours. Le collectif CArPE, a apporté son aide pour la préparation du chantier, et sur place, l’artisan-maçon Cédric Giulati a assisté les étudiant.es pour les familiariser avec les techniques d’enduits en terre. La réalisation s'est déroulée sans difficultés majeures, permettant à rebuiLT de se faire une idée précise de ce que sera le deuxième atelier étudiant prévu en juillet, où les articiânt.es pourront construire la toiture du pavillon.

Pourquoi avoir opté pour une démarche participative pour ce chantier ?

Au-delà de tester les méthodes de construction, ce prototype a permis d’explorer la démarche participative de construction. Les avantages sont multiples, car cela favorise l'échange de connaissances et renforce les liens communautaires. Les participant.es partagent leur expertise tout en acquérant de nouvelles compétences dans une dynamique d'apprentissage mutuel. Cette approche participative s'inscrit également dans la philosophie low-tech en donnant à chacun.e les moyens de participer activement à la construction du bâtiment, qui sera ensuite partagé entre différent.es acteur.ices.

Et après ?

Suite à la construction de ce prototype, une vision plus claire du chantier à venir cet été a été obtenue, tant du point de vue logistique qu'organisationnel. Cela rapproche davantage la concrétisation du bâtiment, avec notamment la mise en place des éléments en béton prévue mi-juin.